Montpellier, ville du sud de la France en plein essor, est un véritable vivier d’artistes en tout genre. Parmi eux, les graffeurs et les adeptes du street art occupent une place importante dans le paysage urbain montpelliérain. Mais quelle est véritablement la différence entre graffiti et street art ? Cet article vous propose de décortiquer ces deux formes d’expression pour mieux en saisir les subtilités.

Graffiti : marquer son passage

Le mot graffiti provient de l’italien « graffito » qui signifie « dessin ou inscription faite sur un mur ». Très fréquent dans les villes depuis l’Antiquité, le graffiti est avant tout un moyen de marquer son passage et d’exprimer ses opinions, souvent politiques ou revendicatives.

A Montpellier, on retrouve principalement des graffitis sur les murs de certains quartiers, tels que ceux du centre-ville historique où les artistes aiment jouer avec l’architecture ancienne pour marquer leur empreinte. Les noms, les dates, les slogans ou encore les dessins naïfs constituent les grands classiques du graffiti.

Les techniques du graffiti

L’une des caractéristiques principales du graffiti repose sur l’utilisation de bombes de peinture aérosol. Ces outils permettent aux graffeurs de réaliser rapidement leurs inscriptions et de couvrir de grandes surfaces. D’autres techniques sont également employées telles que le lettrage en 3D, le pochoir ou encore la mosaïque.

Street art : une démarche artistique assumée

Le street art, quant à lui, regroupe des formes d’art urbain plus élaborées et revendiquent clairement leur dimension esthétique. La finalité de ces œuvres est avant tout de sublimer l’environnement urbain par des créations visuelles originales et impactantes. A ce titre, les réalisations de street art peuvent être perçues comme de véritables expositions à ciel ouvert.

A Montpellier, on peut observer des fresques murales imposantes sur les façades d’immeubles, des sculptures disséminées dans les rues, des collages éphémères sur les panneaux publicitaires ou encore du land art dans les parcs et jardins de la ville.

Les techniques du street art

Les pratiques du street art sont multiples et ne cessent d’évoluer, intégrant ainsi différentes disciplines artistiques telles que la peinture, le collage, le dessin, la sculpture, la photographie et même la vidéo. Les supports se diversifient également puisqu’il n’est pas rare de voir du street art réalisé sur du mobilier urbain, des portes, des sols ou des escaliers.
Cliquez pour voir certains exemples de street art notables à Montpellier.

Graffiti versus street art : le grand paradoxe

Même si graffiti et street art présentent des différences notables, il existe un paradoxe entre ces deux formes d’art urbain. En effet, les artistes s’inspirent souvent l’un de l’autre et empruntent leurs techniques respectives pour réaliser des œuvres hybrides.

Ainsi, certaines fresques murales peuvent être réalisées à la bombe aérosol, technique associée au graffiti, tandis que certains graffeurs choisissent de recourir aux pochoirs ou aux collages pour exprimer leurs revendications sociales et politiques.

Questions de légalité et d’acceptation sociale

L’une des différences majeures entre le graffiti et le street art réside également dans leur rapport à la légalité et à l’acceptation sociale. Les graffitis, souvent associés à des gestes de vandalisme ou de délinquance, sont généralement mal perçus et rapidement effacés par les autorités. Le street art, en revanche, est davantage accepté voire encouragé car il participe à l’esthétisation du paysage urbain montpelliérain.

Mais là encore, on observe une tendance à l’hybridation où certains street artists utilisent volontairement des lieux abandonnés ou des zones délaissées pour y créer des œuvres éphémères et illicites qui entrent alors dans une démarche proche de celle du graffiti.

Promouvoir et préserver les arts urbains à Montpellier

Devant le foisonnement d’œuvres et l’engouement croissant pour le street art à Montpellier, la ville a décidé de prendre des initiatives pour soutenir le développement et la pérennisation de cette forme d’art urbain.

Parmi ces actions, on peut citer :

• L’aménagement de lieux dédiés à la pratique du graffiti et du street art, afin de canaliser ces activités dans des espaces réservés et autorisés, tout en favorisant les échanges entre artistes ;
• L’organisation d’événements culturels mettant en avant les différentes facettes de l’art urbain, tels que des expositions temporaires, des workshops ou encore des visites guidées permettant au grand public de découvrir le patrimoine artistique de Montpellier;
• La création d’un fonds d’archive numérique recensant toutes les œuvres réalisées par les graffeurs et les street artists montpelliérains, dans un objectif de conservation et de valorisation du travail de ces artistes.

Grâce à ces actions, Montpellier s’affirme comme une ville résolument ouverte sur l’expression artistique sous toutes ses formes et entretient ainsi son rôle de vivier d’artistes aux multiples talents.